Les débuts
Michel Lemoine a tenu la barre de la présidence de la Fondation du patrimoine Jean-de-Brébeuf pendant près de 15 ans. En 2019, il a décidé de passer le flambeau.
Ce parent et grand-père de plusieurs anciens et étudiants du Collège en a fait beaucoup pour l’école. Son implication à Brébeuf remonte en fait à 1981, à une époque où le Collège était en pleine transition vers un système laïque.
Né à Paris en 1936, Michel Lemoine est arrivé au Canada à l’âge de 15 ans. Après ses études au Collège Stanislas, il devient ingénieur diplômé de l’École polytechnique. Il est ensuite licencié en droit de l’Université de Montréal et avocat admis au Barreau du Québec.
Jean (DEC 1982), l’aîné de Michel Lemoine, décide qu’il n’ira pas au Collège Stanislas comme son père, mais plutôt à Brébeuf. M. Lemoine opine du bonnet. Mais il se sent vite interpelé par ce qui se passe à l’école de son fils. Le collège jésuite est en pleine transition. La Compagnie de Jésus, qui a fondé l’école en 1928, cède l’administration du Collège à une corporation laïque. Comme parent, M. Lemoine est invité à devenir membre du premier conseil de la Corporation du Collège.
C’est le Père Rodolphe Tremblay, s.j., qui est le directeur général du Collège à ce moment-là. Avec l’arrivée de la Corporation, de nouveaux frais sont apparus et ont créé des déficits. Le Collège est pris de court. Il doit recourir à l’emprunt pour financer ces déficits.
À la vue d’un troisième budget déficitaire, Michel Lemoine dit alors ça suffit! Sauf qu’il est le seul au conseil à s’opposer au budget, ce qui créé un peu de remous, ou du moins juste assez pour que le conseil décide d’agir.
Un comité spécial dit « du budget » est créé en 1985. M. Lemoine en fait bien sûr partie. Il est alors convenu de faire appel à la famille Brébeuf, soit les anciens et les parents du Collège, pour amasser des fonds, et de mettre en valeur les terrains de l’établissement.
Le Fonds de développement voit le jour
Pour aller chercher de l’argent auprès de donateurs, M. Lemoine propose la création d’un Fonds de développement, dont il devient le premier président en 1987. Deux ans plus tard, il lance une première campagne de financement, sous la présidence de M. Claude Béland, président du Mouvement Desjardins. Mais tout ça prend du temps.
Ni M. Lemoine ni les autres de son équipe ont une expérience en collecte de fonds. M. Lemoine suggère par conséquent de faire affaire avec des professionnels. La société KCI Ketchum, spécialisée dans le secteur sans but lucratif au Canada, vient à la rescousse. La campagne se termine en juillet 1992, avec un total de 2 605 000 $.
Un véritable soulagement pour le Collège, l’idée étant que cet argent serve intégralement à financer des projets urgents de rénovation tels que la toiture de l’école à ce moment-là. Autrement dit, cesser de piger dans le budget régulier du Collège pour l’entretien afin d’empêcher des déficits.
La vente des terrains
En parallèle, M. Lemoine propose également de mettre les terrains du Collège en valeur et d’en vendre une partie. Un comité de la mise en valeur des terrains dont il fait partie voit le jour.
Sous ses recommandations, le Collège engage un spécialiste en développement immobilier, M. Jean‑Guy Caron, pour rehausser la valeur des terrains. Plusieurs acheteurs se montrent intéressés à l’époque, mais leurs offres sont assez basses, entre 2 M$ et 2,5 M$.
En 1992, c’est mission réussie! Une portion des terrains du Collège est vendue à HEC Montréal pour la somme de 7 500 000 $, tout en préservant la majeure partie des terrains et du boisé.
La création de la Fondation du patrimoine Jean-de-Brébeuf
M. Lemoine propose alors de mettre cet argent à l’abri, en plaçant le produit de la vente dans une fiducie. La Fondation du patrimoine Jean-de-Brébeuf est créée en 1992.
Les fonds de cette fondation, « c’est le bas de laine du Collège, pour sa survie à long terme », pour reprendre les mots de M. Lemoine, membre fondateur, et président de 2003 à 2019.
Grâce à de bons gestionnaires, la Fondation du patrimoine a donné autour de 16 M$ à Brébeuf, sous forme de revenus depuis ses débuts. De cet argent, un montant de 4,5 M$ a, entre autres, servi à la construction du nouveau complexe sportif du pavillon Coutu, en 2008.
Michel Lemoine, président sortant de la Fondation du patrimoine Jean-de-Brébeuf, s’est investi pendant 38 ans, de 1981 à 2019, au sein de diverses instances du Collège. Ses deux enfants ont fréquenté le Collège, deux de ses petits enfants y sont aussi diplômés et trois autres petits-enfants le fréquentent encore.
Une réorganisation est en marche
À la suite de la décision de M. Lemoine de se retirer de la présidence de la Fondation du patrimoine en 2019, les fiduciaires ont décidé de réorganiser la philanthropie à Brébeuf, laquelle est gérée, depuis ses débuts, par l’intermédiaire de deux entités distinctes : le Fonds de développement et la Fondation du patrimoine.
Après maintes réflexions, il a été convenu qu’une seule entité peut très bien s’occuper de la philanthropie à Brébeuf. Après tout, n’avoir qu’une seule structure évite bien des doublons administratifs, concentre mieux les efforts et est donc beaucoup plus efficace.
La Fondation du Collège Jean-de-Brébeuf
La nouvelle fiducie s’appelle la Fondation du Collège Jean-de-Brébeuf. Elle a comme mission claire de poursuivre ce qui se faisait, c’est-à-dire gérer les fonds du patrimoine, et faire des collectes de fonds pour aider au rayonnement et à l’entretien du Collège.
Le Collège Jean-de-Brébeuf, qui a été inauguré en 1928 sur le terrain de la ferme Leslie, acheté en 1909 dans le quartier Côte-des-Neiges, approche de ses 100 ans. Cette réorganisation permet de mieux répondre aux besoins actuels et futurs de l’établissement.