Entrevue avec Clemens Mayr, nouveau président de la Fondation

Après plus de huit ans à la barre de la Fondation du Collège-Jean-de-Brébeuf, Alain Miquelon vient de passer le flambeau à Me Clemens Mayr, associé chez McCarthy Tétrault et véritable chef d’orchestre en fusions et acquisitions. L’avocat en droit des affaires est diplômé de Brébeuf, au temps des Jésuites, en 1987, et siège au conseil d’administration de la Fondation depuis plus de 3 ans. M. Mayr dévoile, entre autres, sa vision de l’éducation à l’occasion de ce nouveau rôle qu’il vient fraîchement d’accepter.

MClemens Mayr, BI 1987, Président de la Fondation

Me Clemens Mayr, votre nom a des origines autrichiennes. Parlez-nous de vos racines.

Je suis né à Innsbruck, une ville située dans les Alpes, en Autriche, en 1968, d’un père géologue et d’une mère technicienne en laboratoire. Mes parents ont déménagé à Montréal lorsque j’avais trois mois, alors je n’ose pas dire— même si je le suis sur papier — que je suis un immigrant de première génération. Cela dit, comme tout Autrichien qui se respecte, je suis évidemment un grand amateur de sport d’hiver. Notre sport national, le ski alpin, on le pratique avec amour!

Pourquoi avez-vous décidé de faire partie du conseil d’administration de la Fondation du Collège, d’abord comme membre, puis aujourd’hui comme président?

C’est Alain Miquelon, que je connais parce que nous sommes deux anciens du Collège, qui a décroché le téléphone et m’a invité à me joindre à ce qui s’appelait à l’époque le Fonds de développement. Puis une chose menant à l’autre, est arrivée un peu plus tard l’idée de la succession à la présidence.

Quels sont vos précédents engagements?

En parallèle à mon métier, je me suis toujours assez investi dans différentes organisations. J’ai présidé pendant un an, en 2008, le Cercle canadien de Montréal. Par la suite, j’ai été membre de l’Institut des administrateurs de sociétés, section Québec (IAS), pendant huit ans, de 2012 à 2020. Puis président et chef de la direction de l’IAS, de 2018 à 2020.

Vous avez un fils qui fait ses études collégiales à Brébeuf actuellement. Est-ce aussi l’une des raisons pour lesquelles vous vous investissez au Collège?

En fait, à travers mon fils, Nicolas, ainsi que pendant mes années à siéger comme membre du conseil de la Fondation, j’ai redécouvert la qualité, l’importance et les besoins d’une institution comme Brébeuf. J’ai constaté également que, grâce à ce collège, j’ai obtenu une boîte à outils qui m’a permis de faire ce que j’ai pu réaliser par la suite. Par analogie, la formation à Brébeuf, c’est un peu comme les fondations d’une maison… cette maison que j’ai pu bâtir, je n’aurais pas pu la construire si je n’avais pas eu ces fondations-là. Ce qui m’a amené à penser que le Collège est une institution qui mérite qu’on lui redonne, au bon moment et de la bonne façon. J’ai décidé de m’investir dans l’institution qui m’a tant donné.

Quelles valeurs sont importantes pour une institution comme Brébeuf, en 2021, selon vous?

Je pense qu’il est important que Brébeuf continue d’être accessible et diversifiée, donc d’être capable d’accueillir des étudiants de tous les horizons. On le sait, en 2021, la diversité et l’inclusion sont des valeurs fondamentalement importantes pour une institution, comme pour toute autre organisation d’ailleurs. Celles qui ont le plus de diversité sont plus performantes. Pourquoi? Parce que l’on a plus de points de vue complémentaires qui nous permettent de mieux réfléchir à nos enjeux. Or, qui dit accueil, dit aussi avoir un environnement physique accueillant. C’est pour cela qu’il y a tellement d’efforts qui sont faits à Brébeuf depuis de nombreuses années pour moderniser les infrastructures et améliorer l’environnement physique dans lequel les étudiants, professeurs, cadres et employés évoluent au quotidien.

Quelle est votre vision de l’éducation dans la société?

Lorsque l’on regarde le Canada et l’économie canadienne, oui, il y a des ressources naturelles, mais je pense que l’avenir du Canada, c’est une économie du savoir. On le voit depuis des années, le talent intellectuel, le Canada l’a exporté partout dans le monde. C’est ainsi que notre pays peut tirer son épingle du jeu sur l’échiquier mondial. Puis les études l’ont montré : les sociétés où les populations sont mieux éduquées sont des sociétés plus prospères. Or, les sociétés plus prospères sont des sociétés plus égalitaires, donc qui peuvent être plus généreuses envers leurs populations, avec notamment un meilleur système de santé et un meilleur système d’éducation. On le voit quand l’on regarde au niveau global, pour sortir la pauvreté des sociétés du tiers-monde, par exemple, ça passe par l’éducation. Alors, pour moi, c’est vraiment important que tous ceux qui ont le talent puissent avoir accès à l’éducation. Ce n’est pas tout le monde qui a les capacités ou le goût d’étudier longtemps, mais avoir une éducation de base de qualité pour tout le monde, et qu’elle soit accessible, je pense que c’est fondamentalement important dans une société qui se veut démocratique, égalitaire et inclusive.

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