C’est du 18 au 24 mai dernier qu’avait lieu, à Paris, la cinquième édition du Championnat du Monde de Débat Francophone. Deux anciens étudiants du Collège Jean-de-Brébeuf, M. Simon Bouthillier et M. Djavan Habel-Thurton, s’y sont particulièrement distingués; en duo, ils ont remporté la grande finale de l’événement.

Orchestré par la Fédération francophone de débat, le Championnat du Monde de Débat Francophone est une compétition internationale tenue annuellement à Paris depuis 2013. Réunissant des dizaines d’universitaires originaires de plus de 20 pays, elle permet à ses participants de mesurer en duo leurs aptitudes en matière de débat oratoire et d’affronter des adversaires de haut niveau.

Se déployant sur plusieurs jours, l’événement comprend des tours qualificatifs, des quarts de finale, des demi-finales, ainsi qu’une grande finale. Au terme des tours qualificatifs, les délégations ayant obtenu le plus grand nombre de points sont sélectionnées pour participer aux quarts de finale. Un total de 16 équipes y prennent part. Viennent ensuite les demi-finales; les quatre paires de coéquipiers qui y performent le mieux sont invitées à la grande finale.

Pour attribuer leurs notes, les juges s’appuient sur divers critères. Ils tiennent notamment compte du respect par les candidats de la forme de débat imposée, de la justesse de leur argumentation, de leur réfutation de l’argumentation adverse, de leur aisance orale, de leur charisme ainsi que de leur aptitude à convaincre et à séduire le jury.

En ce qui concerne les thèmes des débats, ils sont choisis soit parce qu’ils ont un lien étroit avec l’actualité, soit parce qu’ils sont relatifs à des enjeux de société importants.

« À chaque débat, on se fait imposer le sujet et notre position, précise Djavan Habel-Thurton. Il faut donc être capable de développer un argumentaire qui ne correspond pas nécessairement à ce qu’on pense personnellement. »

Même s’ils en étaient tous deux à leur première participation à l’événement, M. Habel-Thurton et M. Bouthillier ont très bien tiré leur épingle du jeu à toutes les étapes du Championnat. Lors de la ronde de qualification, ils sont parvenus à se hisser au premier rang du classement et n’ont jamais perdu leur avance par la suite.

« En quart de finale, on a eu “Ce gouvernement pense que l’histoire est écrite par les vainqueurs” comme sujet. En demi-finale, c’était “Ce gouvernement pense que toute vérité n’est pas bonne à dire” et en finale, on a eu “Ce gouvernement pense qu’il faut pardonner, mais pas oublier”. Ça a donné des débats assez relevés », commente M. Bouthillier.

D’après le duo, c’est grâce à ses performances équilibrées qu’il est parvenu à se distinguer des autres équipes participantes.

« Simon et moi sommes capables de formuler des arguments très concrets et très logiques; on a aussi un beau style et de l’éloquence. On a joué contre des équipes qui maniaient très bien le verbe et qui étaient capables d’écrire des textes très littéraires. […] Mais nous pensons que les juges nous ont préféré notamment pour le caractère méthodique de notre argumentaire », indique M. Habel-Thurton.

« Il faut savoir qu’on n’a qu’une heure pour se préparer avant chaque débat, ajoute M. Bouthillier. Ça veut dire qu’il faut faire un choix et décider rapidement ce sur quoi on veut mettre l’accent, que ce soit sur le vocabulaire, sur les citations ou sur la structure. C’est une question de priorités et je pense qu’on a fait les bons choix. »

Bien qu’aucune bourse ne soit attachée à sa victoire, messieurs Habel-Thurton et Bouthillier se disent vraiment ravis d’avoir été sacrés champions de l’édition 2017 du concours.

« C’est un grand honneur », commente M. Habel-Thurton, appuyé par son collègue.

Les débuts

C’est au Collège Brébeuf que messieurs Bouthillier et Habel-Thurton ont fait leurs premières armes en matière d’art oratoire. Au cours de l’année scolaire 2010-2011, alors qu’ils étaient en 4e secondaire, l’une de leurs enseignantes a perçu leur potentiel et les a invités à prendre part à une activité qui leur permettrait de le mettre en lumière.

« C’est Mme Cossette, qui était notre professeure d’éthique et culture religieuse, qui nous a proposé de participer à un concours d’art oratoire qui était ouvert aux gens de secondaire 4 et 5. C’était une activité qui était organisée par le Cercle Entreprendre du Québec. J’ai gagné la finale du concours cette année-là et Simon l’a remportée l’année d’après, en 2012. »

Par la suite, messieurs Bouthillier et Habel-Thurton n’ont jamais cessé de se passionner pour l’art oratoire. Encouragés par leurs professeurs Bart Kasowski, Jacques Boudrias et Éric Riendeau-Fontaine, ils se sont mis à participer à des compétitions de débat.

« À notre première année de Cégep, Djavan et moi avons participé ensemble à une compétition de débat intercollégiale, relève M. Bouthillier. C’était notre première à tous les deux. Ça s’est super bien passé; on l’a remportée. »

« Après, on a continué à participer à des concours d’art oratoire et de débat, poursuit M. Habel-Thurton. On a fait quelques compétitions au cégep; c’était le début de notre amour pour le débat! »

Encore et toujours

Aujourd’hui, les deux jeunes hommes fréquentent l’université. M. Habel-Thurton s’apprête à étudier le journalisme à l’Université de Montréal après avoir complété un baccalauréat en commerce à l’Université McGill, alors que M. Bouthillier poursuit des études en droit-MBA à Sherbrooke.

Malgré leur horaire chargé, tous deux pratiquent toujours activement l’art oratoire. M. Habel-Thurton le fait surtout en prenant part aux activités de débat qui ont lieu dans le cadre des Jeux du commerce. Quant à M. Bouthillier, il a fondé un club de débat à l’Université de Sherbrooke pour être en mesure de participer aux diverses compétitions de la Société universitaire canadienne de débat intercollégial.

Même s’ils vivent désormais à plus de 150 km de distance, les deux universitaires espèrent avoir la chance de participer à nouveau à une compétition de débat ensemble.

« On en a fait trois ensemble et ça s’est toujours bien passé; en fait, on n’a jamais perdu, relève M. Bouthillier, un sourire dans la voix. On ne sait pas si d’autres occasions se présenteront, mais on sera heureux de le faire si c’est le cas! »

Pour plus de détails sur le Championnat du monde de débat 2017 ou pour accéder à l’album souvenir de l’événement.