Travail de sociologie réalisé par Xavier BOYER et Axel GABA
Extrait
La plus longue guerre civile du monde moderne ne sévit pas en Afrique, mais bien en Amérique latine. La Colombie, nation de 47 millions de personnes, est victime de combats depuis 1964. Selon le gouvernement colombien, le conflit interne aurait fait près de 200 000 morts avec près de 5,7 millions de réfugiés internes. D’un conflit typique de la guerre froide, opposant une guérilla marxiste (les Forces armées révolutionnaires de Colombie) et un gouvernement conservateur, le conflit connait bien des changements. Les années 1980 voient la création de ce qui allait devenir l’AUC (Autodéfenses uniesde Colombie), groupe englobant plusieurs bandes de paramilitaires d’extrême droite, dédié à l’éradication des FARC par tous les moyens. Le trafic de la drogue, particulièrement de la cocaïne, prend son essor avec les balbutiements des puissants cartels colombiens.
Tous ces différents acteurs utilisent des enfants dans leur propre intérêt. En effet, bien qu’il soit souvent associé à l’Afrique subsaharienne, le phénomène des enfants-soldats n’est pas unique à l’Afrique. En Colombie et en Amérique latine en général, la notion selon laquelle un enfant-soldat est « Un enfant associé à une force armée ou un groupe armé » est défectueuse. En effet, l’utilisation d’enfants par divers acteurs criminels (apolitique) en Amérique latine reste un fait bien réel et très problématique en raison de la pénétration profonde du crime organisé dans le tissu social. On estime à près de deux millions le nombre d’enfants victimes d’exploitation en Amérique latine.