Faire un stage au collégial est un excellent moyen d’approcher le monde professionnel et de mettre en application différents apprentissages théoriques.

Nous avons rencontré Olivier Benoit et Marie Boutet, deux étudiants en 2e année au DEC Sciences humaines, stagiaires au Fonds de placement étudiant HEC (FPHEC) pour nous parler de leur expérience.

Nous avons également rencontré Eugénie Lemieux-Martin et Simon Constantineau, les deux gestionnaires principaux du FPHEC, étudiants en 3e année au baccalauréat en administration des affaires à HEC Montréal. Ces deux anciens du Collège Brébeuf, diplômés au DEC Sciences humaines, participent entre autres à l’encadrement et à la formation des stagiaires.

Par Vincent Wallon

De l’intérêt pour le domaine de la finance au stage avec le FPHEC

Olivier Benoit était déjà intéressé par le domaine de la finance. Au secondaire, il avait déjà fait une simulation boursière et cela avait « stimulé ma curiosité », précise-t-il.

Au Collège Brébeuf, il a donc choisi le profil Administration dans le programme du DEC Sciences humaines. Son implication dans le Club d’investissement au Collège Brébeuf l’a tout naturellement conduit à s’inscrire en tant que stagiaire au FPHEC.

Olivier Benoit, étudiant, DEC Sciences humaines

Marie Boutet est également étudiante au DEC Sciences humaines, profil Diplomatie, droit et relations internationales. Elle a assisté en début d’année scolaire à une présentation en ligne du stage au FPHEC animée par Eugénie Lemieux-Martin et Simon Constantineau.

« Ils m’ont parlé du déroulement du stage, du FPEHC, comment cela fonctionnait, les différents secteurs d’activité, des tâches des stagiaires. J’étais vraiment intéressée. J’ai postulé en écrivant une lettre de motivation. »

– Marie Boutet, étudiante au DEC Sciences humaines

Marie Boutet, étudiante, DEC Sciences humaines

Et pourtant Marie Boutet n’était pas destinée au collégial à faire de la finance. En première session, elle a choisi les sciences de la nature. Mais elle pensait souvent à son cours d’économie qu’elle avait eu en 5e secondaire. « Je l’ai toujours eu en tête. C’est un cours que j’ai adoré. Même si c’était l’économie de base, c’était vraiment intéressant », nous dit-elle.

C’est pourquoi elle a consulté un orienteur et son API et a utilisé les ressources du collège pour s’informer. Ces échanges ont conduit Marie à changer de programme pour aller en Sciences humaines. Et elle ne regrette rien. « J’ai trouvé mes cours plus passionnants. J’étais beaucoup plus motivée. J’ai des cours de politique, d’économie; des cours différents des sciences, plus en relation avec les individus, plus de matières concrètes », dit-elle avec le sourire.

Des passionnés de la finance et des marchés boursiers

Simon Constantineau est étudiant à HEC Montréal en 3e année au baccalauréat en administration des affaires (B.A.A.). Pour lui le FPHEC c’est avant tout « un regroupement de gens qui ont une passion en commun : la finance et les marchés boursiers ».

Simon Constantineau, gestionnaire principal au FPHEC

Eugénie Lemieux-Martin ajoute que ce sont « 30 étudiants qui s’unissent pour gérer un portefeuille de 250 000 $ qui est coté majoritairement à la bourse de Toronto ». C’est un « incroyable réseau de contacts pour démarrer une carrière en finance. On a la chance de travailler avec des entreprises de Montréal, du Canada et d’ailleurs dans le monde », nous dit Simon avec enthousiasme.

« Le fonds est géré entièrement par les membres et divisé en sept secteurs d’activité soutenus et supportés par l’équipe exécutive », poursuit Eugénie Lemieux-Martin. « Cela permet aux étudiants universitaires d’en apprendre davantage sur la gestion active, mais également d’établir un réseau » avec plus de 240 associations d’anciens élèves d’établissements d’enseignement.

« Le Fonds est une activité marquante pour nos étudiants qui ont la chance d’y participer lors de leur parcours universitaire », précise Eugénie Lemieux-Martin.

Eugénie Lemieux-Martin, gestionnaire principale au FPHEC

« La fraternité est vraiment mise de l’avant [au FPHEC]. C’est un réseau de contacts que l’on se fait, mais aussi des amis pour la vie. Ces amis permettent de nous dépasser. C’est incroyable les apprentissages que l’on fait au Fonds. C’est un privilège [d’en] faire partie. »

– Simon Constantineau, étudiant à HEC Montréal

Enfin, pour Olivier Benoit « le Fonds réplique ce que l’on peut voir dans le milieu professionnel… Être capable de bien vulgariser et d’être persuasif, ce n’est pas forcément ce que l’on apprend en cours ».

Le stagiaire au FPHEC agit à titre d’analyste

« On assiste toutes les semaines pendant 3 mois aux rencontres du FPHEC. On est amené à discuter avec les autres membres de thèses financières et à rencontrer les mentors », nous dit Olivier Benoit. « Chaque stagiaire est aussi assigné à une équipe d’un secteur d’activité précis afin de travailler sur une thèse d’investissements. Cela implique de faire de la recherche à l’extérieur de ces rencontres hebdomadaires », ajoute-t-il. Pour Marie Boutet, c’est « être dans le feu de l’action ».

« J’assiste à des rencontres de trois heures chaque lundi. Je prends des notes et j’apprends le vocabulaire de la finance. »

– Marie Boutet

Pour Simon Constantineau, les stagiaires « agissent au même titre qu’un analyste “recrue”. C’est vraiment une opportunité incroyable d’apprentissage ». Marie Boutet vient compléter : « C’est vraiment enrichissant pour nous les stagiaires non seulement pour en apprendre plus dans le domaine, mais aussi pour voir les résultats dans la vie [professionnelle]. »

Quant à Olivier Benoit, il a découvert tout récemment une nouvelle facette intéressante du stage. En présentant la thèse d’investissement pour une entreprise du secteur industriel, il a pu « appliquer ses cours théoriques avec des cas concrets. »

« À la fin du stage, les six stagiaires se rencontrent pour faire une thèse de placement et mettre en commun leurs connaissances acquises tout au long du stage », conclut Marie Boutet.

Un encadrement par des étudiants experts et des professionnels de la finance

Pour Olivier Benoit, « la relation avec les mentors est un gros point fort avec le FPHEC ». Il apprécie particulièrement qu’ils soient des étudiants universitaires « qu’ils connaissent notre situation » d’étudiant. Il aime beaucoup le côté informel et formel des relations : « d’une seconde à l’autre, on est capables d’être très sérieux et de répliquer ce milieu professionnel ».

Marie Boutet est reconnaissante d’avoir « l’opportunité d’être en relation avec des membres qui ont trois ans d’expérience au FPHEC, qui ont appris à placer de l’argent et s’occuper d’un fonds de placement ». Elle ajoute que les stagiaires rencontrent « des invités spéciaux qui travaillent, entre autres, à la Banque TD ou à la Caisse de dépôt et placement du Québec. Ils vont nous parler de leur parcours professionnel, nous donner des conseils, nous partager leurs erreurs » et comment y faire face.

Eugénie Lemieux-Martin ajoute enfin que « les stagiaires vont être épaulés dès le début par un chef de secteur et le reste de l’équipe, les autres analystes. Puis, ils vont préparer les thèses d’investissement et on va leur apprendre à faire des analyses financières que nous faisons habituellement ». Pour elle, l’objectif est de « leur apporter notre support, leur parler de notre parcours, des expériences de stage pour susciter l’intérêt en finance ».

Des apprentissages collégiaux qui servent au quotidien, dans la vie universitaire et professionnelle

S’impliquer à ce niveau de responsabilités au FPHEC nécessite des qualités personnelles et professionnelles. Simon Constantineau et Eugénie Lemieux-Martin nous ont parlé de celles qu’ils ont acquises et renforcées lors de leur passage au Collège Brébeuf en sciences humaines.

Être rigoureux dans ses études et ses apprentissages

Pour Eugénie, il est « important d’être assidu. Cela m’a servi dans toute ma vie jusqu’à maintenant à l’université et dans mes études ».

Apprendre rapidement

Au Collège Brébeuf, on est « appelé à s’impliquer dans beaucoup d’associations » en plus de suivre les cours et faire les examens. Le rythme soutenu mobilise « notre capacité d’apprendre rapidement », précise Simon.

Exercer son esprit analytique et critique

Simon a appris à « remettre en question ce que nos professeurs nous apprenaient pour essayer de voir si on avait bien compris. Ce n’était pas juste assimiler la matière, mais c’était aussi la comprendre et essayer de faire des liens entre nos différents cours. Le programme du Collège est vraiment bien monté pour qu’il y ait une certaine continuité entre les cours ».

Il tient également à souligner que le Collège Brébeuf met en avant les idées créatives de ses étudiants et trouve des solutions. Il remercie Alain Turcotte, directeur de la vie étudiante, et Mélanie Bougie, responsable des activités socioculturelles. Ils ont « non seulement cru au projet de simulation boursière, mais ils nous ont beaucoup aidés. Sans leur aide, nous n’aurions jamais été capables de réaliser cela ».

Travailler en équipe

Simon est très reconnaissant de l’esprit d’équipe au Baccalauréat International (BI) en sciences humaines : « On avait la chance d’être dans une petite cohorte où le sentiment d’appartenance était très fort. L’esprit de groupe était très important. L’entraide entre les collègues était superbe. Je garde beaucoup de très bons amis du BI ».

Au FPHEC, Eugénie met à profit ses qualités de leadeur dans le soutien des équipes des différents secteurs, « notamment lors de la présentation des thèses d’investissement ». Elle fait également le « suivi du portefeuille avec le Conseil d’administration » et s’assure de mener à terme les projets. Mais surtout, elle gère l’équipe de 30 personnes en accord avec les objectifs et la mission du FPHEC.

S’impliquer dans son milieu

« C’est l’une des plus belles choses » que garde Eugénie du collégial. « Quand j’étais à Brébeuf, j’étais impliqué dans diverses activités, notamment le tutorat avec des élèves au secondaire en tant que bénévole ». Elle a été également codirectrice et trésorière du comité Amnistie internationale. « Et puis à l’université, à HEC Montréal, je me suis dit que je voulais continuer aussi à m’impliquer autant que cela ».

Accueillir et former des stagiaires au FPHEC, c’est aussi « s’impliquer et redonner à Brébeuf. C’est ce que j’ai appris au collégial », conclut Eugénie Lemieux-Martin.