Pénélope Fernandez-Busto

Pénélope Fernandez-Busto, finissante au DEC Sciences humaines au Collège Brébeuf, est lauréate de la prestigieuse Bourse nationale Loran d’une valeur de 100 000 $. Elle est la 2e lauréate de cette bourse dans l’histoire du Collège Brébeuf après David-Dan Nguyen en 2016.

Nous l’avons rencontrée pour qu’elle nous parle de son parcours pour obtenir cette bourse et de ses différentes activités et implications dans la communauté.

La Bourse Loran

La Bourse Loran d’une valeur de 100 000 $ est répartie sur une période de quatre ans. Elle comprend une allocation annuelle de 10 000 $, une dispense des droits de scolarité au sein des 25 universités canadiennes participantes, un soutien financier pour des stages d’été, le jumelage avec un mentor, ainsi que des retraites et des rencontres annuelles.

Quelle a été votre réaction lorsque vous avez appris la nouvelle?

Pénélope Fernandez-Busto : On m’a appelée un vendredi, je me souviens. J’avais un examen de maths qui suivait juste après. J’étais stressée quand j’ai reçu l’appel parce que je ne savais pas ce qu’ils allaient me dire. Quand ils m’ont dit que j’avais été retenue comme l’une des 29 boursiers, ça a été vraiment un sentiment de choc… Quand j’ai soumis ma candidature, je ne m’attendais pas du tout à me rendre aussi loin. J’avais soumis ma candidature, mais on ne peut pas envisager que l’on va être parmi 6000 candidatures et que l’on va se rendre à la prochaine étape facilement. Ce sentiment de choc fut suivi d’un sentiment de fierté et d’honneur.

« C’est un honneur de pouvoir représenter Brébeuf à ce stade-ci et de pouvoir recevoir une telle bourse. » – Pénélope Fernandez-Busto, finissante au DEC Sciences humaines au Collège Brébeuf

Comment s’est déroulé le processus jusqu’à l’obtention de la Bourse Loran?

Pénélope Fernandez-Busto : C’est un processus assez exhaustif qui s’étale sur plusieurs mois. […] J’ai appris que cette bourse existait grâce à un ami. Je me suis informée sur leur site web et au Collège qui en avait fait la publicité. J’ai trouvé cela intéressant. J’ai appliqué en remplissant un document de candidature qui faisait le survol de mes implications et activités. J’ai répondu par écrit à des questions pour les décrire. J’ai été également recommandée par une professeure et par le Collège. […] À partir du moment où j’ai soutenu ma candidature en octobre, il y a eu un certain délai d’attente jusqu’à ce que l’on m’appelle pour les entrevues régionales. Sur les 6000 candidatures initiales, environ 300 personnes sont présentes lors des entrevues régionales. Et après ces entrevues-là, il y a encore une autre étape : les entrevues nationales. Les 72 finalistes viennent d’à peu près partout au Canada. Ces entrevues finales s’étalaient sur plusieurs journées. On avait des entrevues avec différents jurés, mais également avec des employés de la Fondation Boursiers Loran, qui pouvaient vraiment [parler] du programme en tant que tel. C’était vraiment une expérience assez holistique, assez rigoureuse. Cela m’a permis d’en apprendre plus sur moi parce qu’il y avait beaucoup d’introspection à faire. À la fin du processus, je me sentais déjà enrichie.

Quels types de questions vous sont posées pour le dossier d’inscription?

Pénélope Fernandez-Busto : La Fondation Loran veut vraiment apprendre à connaître le candidat. Les questions qu’ils peuvent poser concernent les implications que l’on a eues. Quels ont été les défis dans nos implications et nos initiatives et comment on les a surmontés. Quel est notre style de leadership et comment l’a-t-on mis au profit de notre communauté? On a décrit également toutes les actions positives que l’on a eues dans notre communauté.

Quels exemples concrets avez-vous donnés dans le dossier d’inscription?

Pénélope Fernandez-Busto : Les exemples qui sont ressortis le plus souvent : c’est mon implication dans l’AGEB [Association générale des étudiants de Brébeuf], en tant que présidente de l’association étudiante du collège; c’est également mon rôle en tant que capitaine dans le club de débats oratoires du collège; et c’est finalement l’initiative que j’ai cofondée avec plusieurs de mes collègues, la campagne de sensibilisation contre les violences à caractère sexuel qui s’appelle Jeunesse contre VCS. [Ce dernier] dossier est extrêmement important pour moi puisque cet enjeu occupe beaucoup de place dans les nouvelles depuis quelque temps. Beaucoup de personnes sont victimes de violences à caractère sexuel. Elles vivent encore des stigmas par rapport au processus judiciaire, mais aussi par rapport à la société.

« On pense que c’est important, justement, de sensibiliser les étudiants qui sont aussi à risque sur cet enjeu [les violences à caractère sexuel], pour que l’on puisse avoir une communauté plus saine, plus informée et que l’on puisse respecter autrui de la bonne façon. » – Pénélope Fernandez-Busto

En savoir plus sur Jeunesse contre VCS

Pénélope Fernandez-Busto

Pourquoi selon vous le jury vous a-t-il choisie parmi les 29 finalistes?

Pénélope Fernandez-Busto : C’est sûr que le processus est assez flou sur ce point-là. On ne peut pas exactement savoir pourquoi l’on a été choisi. Mais je pense que c’est ma soif de détermination et d’ambition qui m’a vraiment fait me démarquer. Dans tout ce que j’entreprends, j’essaie de me dépasser et de surmonter tous les obstacles et vraiment d’aller plus loin. Je pense que c’est ce qui m’a permis d’avoir du succès dans toutes mes entreprises, dans toutes mes initiatives. Également, cela me permet justement de m’impliquer davantage dans ma communauté, de chercher tout le temps des enjeux qui existent pour pouvoir les résoudre et pouvoir rendre ma communauté et mon environnement meilleurs.

Comment comptez-vous utiliser l’argent de la Bourse Loran?

Pénélope Fernandez-Busto : Ce qu’il y a de particulier avec la Bourse Loran, c’est que ce n’est pas nécessairement un chèque de 100 000 $, mais ce sont différentes activités et opportunités que la Fondation offre. D’une part, ma scolarité sera payée pour les quatre prochaines années. Mais également, je vais avoir une allocation annuelle de 10 000 $ pour pouvoir habiter dans une autre province du Canada ou dans une autre ville [au Québec]. Parmi les autres opportunités qu’ils m’offrent, c’est un programme de mentorat. C’est quelque chose que j’ai vraiment hâte d’explorer, de pouvoir découvrir une personne qui a plus d’expérience que moi et qui peut me partager des apprentissages. Je pense que c’est une opportunité extrêmement bénéfique. La dernière chose que le programme Loran offre : ce sont des stages, chaque été. Je pense que m’immerger dans un nouveau milieu que ce soit dans une autre province ou également à l’international et de découvrir le monde du travail, cela va m’être extrêmement bénéfique.

Comment vous organisez-vous entre les études et les autres activités?

Pénélope Fernandez-Busto : C’est sûr que c’est un enjeu à concilier. Je pense que j’ai appris au fil de mes études comment le faire. La clé, c’est vraiment la gestion du temps. Je l’applique en me mettant plus d’implications et plus d’activités. J’avais moins de temps libre dans mon horaire. Ce qui me permettait vraiment de mettre mes priorités de l’avant et de consacrer le temps qui me restait aux activités que j’avais besoin d’entreprendre, aux devoirs et à la partie sociale de ma vie. Je pense que le fait d’avoir un horaire du temps chargé m’a permis de voir quel temps j’aimais consacrer à quelle activité.

Quand et comment avez-vous appris à gérer votre temps?

Pénélope Fernandez-Busto : Je ne sais pas si j’ai un moment fixe, mais je pense que le déclic est arrivé quand je suis entrée au Collège Brébeuf. C’est sûr que l’on entre dans un environnement nouveau où la charge de travail augmente, mais également les opportunités d’implication sont multiples.

Dès mes premiers instants, j’ai voulu m’impliquer dans différentes activités, que ce soit dans le club MNUN [simulation des Nations Unies] ou le Club de débat oratoire. Mais j’ai également voulu me dépasser sur le plan académique et pouvoir avoir de bonnes notes. Donc, c’est à ce moment-là que j’ai réalisé que pour atteindre ces deux objectifs là, il fallait que je fasse une bonne gestion de mon temps, que je répartisse mon horaire d’une manière structurée pour pouvoir me permettre de dépasser mes attentes et justement d’assouvir mon ambition.