Le 15 mai dernier, cinq adolescents canadiens ont été récompensés au Musée des sciences et de la technologie du Canada à l’occasion de la cérémonie de remise des prix Horizon STIAM. Maya Mikutra-Cencora, qui étudie en cinquième secondaire au Collège Jean-de-Brébeuf et qui mène actuellement des recherches sur l’Alzheimer, était l’une des lauréates. Elle s’est vu remettre une bourse de 25 000 $ pour ses études postsecondaires.

Créés en 2016, les prix Horizon STIAM s’adressent aux jeunes Canadiens âgés de 16 à 18 ans dont la moyenne scolaire est d’au moins 85% et qui ont à leur actif des réalisations inspirantes dans les domaines des sciences, des technologies, de l’ingénierie, des arts ou des mathématiques (STIAM). Offerts en collaboration par la Fondation d’Ingenium et un groupe de commanditaires, ils visent à reconnaître la contribution de jeunes leadeurs dans ces différents domaines et à mettre en lumière les initiatives positives qu’ils ont su instaurer dans leurs communautés grâce aux STIAM.

Pour courir la chance de remporter l’un de ces prix, les jeunes intéressés doivent soumettre eux-mêmes leur candidature.

« Il faut remplir un formulaire et expliquer de quelle manière on s’implique dans le domaine des sciences, des arts, des mathématiques, des technologies ou de l’ingénierie, indique Maya. Une des questions les plus importantes, c’est : “Comment penses-tu être un bon ambassadeur pour l’un ou l’autre de ces domaines ?” Il faut vraiment bien expliquer comment on compte donner de la visibilité à ce domaine et comment on compte encourager les jeunes à pratiquer des activités dans celui-ci. Il faut aussi produire une vidéo et raconter son parcours. »

Un comité de sélection est chargé d’examiner toutes les demandes et de formuler des recommandations à un jury. Ce dernier prend ensuite le relais et détermine qui sont les candidats retenus. Puis, les lauréats sont invités à se rendre à Ottawa pour prendre part à une cérémonie de remise de prix.

Un parcours hors du commun

C’est après avoir participé à l’Expo-sciences du premier ministre à Ottawa en septembre dernier que Maya a décidé de s’inscrire aux prix Horizon STIAM.

« Quand j’ai participé à cet évènement, j’ai rencontré la ministre canadienne des Sciences, Kirsty Duncan, confie-t-elle. Après, je me suis mise à la suivre sur Twitter. Un jour, elle a publié quelque chose sur le prix Horizon STIAM. Elle expliquait que ça s’adressait à des jeunes qui étaient impliqués en sciences. Je suis allée lire sur le sujet et j’ai décidé de poser ma candidature. »

Il faut dire que Maya est une candidate toute désignée pour ce prix. Depuis la petite enfance, cette dernière démontre un intérêt marqué pour les sciences.

« J’ai toujours été quelqu’un de très curieux. Quand j’étais petite, je posais beaucoup de questions! Je me souviens par exemple d’avoir demandé à mon père comment fonctionnait le moteur de la voiture », relate-t-elle, un sourire dans la voix.

En 2015, c’est à propos de la maladie d’Alzheimer que Maya a commencé à se poser des questions… Et grâce à sa curiosité et sa persévérance, la jeune femme est parvenue à apporter sa contribution à la science.

« J’ai lu un article qui parlait d’un essai clinique pour le traitement de l’Alzheimer, raconte-t-elle. L’article traitait du fait que plusieurs scientifiques avaient fondé beaucoup d’espoir dans ce traitement et pensaient réellement qu’il allait fonctionner, mais que finalement, les tests cliniques n’avaient pas été concluants. »

Comme l’article en question n’expliquait que sommairement ce qu’était l’Alzheimer, Maya a cherché à mieux comprendre la maladie et s’est mise à lire d’autres textes sur le sujet.

« C’est une maladie vraiment complexe, donc il y avait plusieurs éléments difficiles à comprendre, relève-t-elle. Chaque fois que je ne comprenais pas une des explications, je poursuivais mes recherches et lisais d’autres études scientifiques. »

À force de se renseigner sur le sujet, la jeune femme en est venue à formuler une théorie sur les étapes qui précèdent l’apparition de la maladie. Désireuse de valider son hypothèse, elle a contacté des chercheurs universitaires pour obtenir leur opinion sur la question.

« Ça m’a amenée à rencontrer le docteur Claudio Cuello qui travaille à l’Université McGill. Il a été surpris de recevoir un tel courriel d’une étudiante de 15 ans, mais il a été très gentil et m’a invité à aller le rencontrer. Il a accepté que je travaille dans son laboratoire et m’a jumelée avec un étudiant qui est candidat au doctorat, Rowan Pentz. C’est lui qui me supervise dans mes travaux. »

Ainsi, depuis plusieurs mois déjà, Maya étudie l’excitotoxicité, un phénomène causé par le glutamate, un neurotransmetteur, qui stimule beaucoup trop les récepteurs neuronaux. Selon une théorie, cette stimulation accrue provoquerait la formation de plaques bêta-amyloïdes, une marque distinctive de la maladie d’Alzheimer. C’est ce que Maya s’efforce de démontrer.

Passionnée par le sujet, l’adolescente a déjà présenté à quelques reprises ses résultats préliminaires. Cela l’a notamment conduite à participer à plusieurs expo-sciences, dont l’Expo-sciences du premier ministre à Ottawa et l’Expo-sciences internationale MILSET au Brésil.

D’ici peu, Maya devrait pouvoir présenter le résultat de ses travaux de manière plus formelle. « D’après le professeur Cuello, on devrait être capable de publier quelque chose bientôt en reconfirmant les résultats qu’on a obtenus. J’espère que ce sera le cas », révèle-t-elle.

Une bourse pour poursuivre ses études

En décrochant l’un des cinq prix Horizon STIAM, Maya a aussi obtenu une bourse de 25000$ pour poursuivre ses études.

Terminant tout juste sa scolarité au secondaire, la jeune femme n’a pas encore décidé de quoi sera fait son parcours universitaire.

« Pour l’instant, je pense que ce qui m’intéresserait le plus, ce serait de faire des études dans un domaine lié aux sciences et aux mathématiques, mais comme j’ai des intérêts variés, je ne suis pas sûre encore! »

Chose certaine, avec un tel curriculum, les possibilités ne manqueront clairement pas!

Maya-Mikutra-Cencora