C’est pendant la semaine de congé pascal, du 29 mars au 7 avril, qu’un groupe d’une quinzaine d’élèves de 4e et 5e secondaire est parti au Guatemala pour découvrir les pratiques d’agroécologie et la culture locale. L’itinéraire était varié, entre villes et campagnes; les élèves hébergés tantôt à l’hôtel, tantôt au sein de familles guatémaltèques.
Ce projet a commencé bien avant le départ du petit groupe qui s’est formé à l’automne. Plusieurs rencontres et formations ont eu lieu avant le départ. Samuel Couture-Brière, animateur de vie spirituelle et communautaire, et Marietta Corcuera, conseillère en environnement, les accompagnateurs du voyage, souhaitaient « créer une ambiance de groupe harmonieuse et bienveillante en proposant de nombreuses activités brise-glace, de connaissance de soi et un atelier sur la communication non violente. » Ils s’étaient fixé comme objectif, notamment, que les jeunes reviennent transformés de ce séjour. Nous avons rencontré Joanne Yu et Léo Larribe, deux élèves qui ont pris part à l’aventure, pour qu’ils nous livrent leurs impressions de cette expérience unique.
Pourquoi avez-vous décidé de faire partie de ce voyage ?
Joanne : J’avais entendu parler du voyage au Nunavik l’année dernière et je me suis dit que cette expérience unique serait fantastique. J’aime beaucoup voyager et je n’étais jamais allé au Guatemala. J’aime ce style de voyage où l’on est en pleine nature, où l’on apprend de nouvelles choses et que l’on s’immerge dans de nouvelles cultures. J’étais vraiment curieuse de découvrir davantage ce pays.
Léo : Durant le secondaire, j’ai toujours voulu faire au moins un voyage scolaire. Les voyages touristiques avec de grands groupes m’intéressaient moins. Le Guatemala, étant un voyage plus petit, m’intéressait particulièrement. De plus, ayant étudié l’espagnol pendant quatre ans, c’était une excellente occasion de pratiquer la langue.
Que retenez-vous des formations que vous avez suivies avant votre départ ?
Joanne : Nous avons fait beaucoup de jeux et d’activités, animés par Monsieur Brière et Madame Corcuera, qui nous aidaient à découvrir les messages derrière ces activités. Par exemple, une activité sur les pouvoirs et privilèges nous a permis de prendre conscience de nos préjugés et de comprendre les différentes perspectives.
Léo : Nous avons beaucoup abordé la solidarité internationale, en comprenant que nous allions au Guatemala principalement pour apprendre. Nous avons eu des interventions d’organismes parlant de la dette internationale, ce qui était complexe, mais intéressant.
Est-ce qu’il y a une notion que vous avez apprise en amont qui vous a servi sur place ?
Joanne : La communication bienveillante a été très utile. Nous nous parlions respectueusement et certains membres du groupe étaient particulièrement chaleureux avec les gens rencontrés sur place, cherchant à mieux les comprendre. L’atelier sur les pouvoirs et privilèges nous a aidés à vivre cette expérience de manière plus consciente.
Léo : Nous étions bien préparés pour le choc culturel grâce aux présentations sur la situation économique et politique du Guatemala, la nourriture, la culture, etc. Nous savions à quoi nous attendre et nous étions tous dans une mentalité d’ouverture à de nouvelles réalités.
Quels sont vos meilleurs moments et les défis rencontrés durant ce voyage ?
Joanne : Mon moment préféré était la partie en hébergement au sein de familles, où chaque soir nous partagions le repas et échangions avec eux. C’était fascinant de voir les similarités et les différences entre nos vies.
Léo : Ce que je retiens le plus, ce sont les interactions avec les gens, tant dans notre groupe que dans nos hôtes guatémaltèques. Cependant, les longs trajets en bus étaient éprouvants, et la chaleur rendait parfois les randonnées difficiles.
Comment s’est passé le stage de permaculture pour vous ?
Joanne : C’était très intéressant, surtout la deuxième partie du voyage où nous avons visité le site de l’IMAP et appris différentes méthodes de culture. Même si nous n’avons pas créé des choses concrètes, nous avons beaucoup appris sur l’agriculture, incorporant la cosmovision Maya.
Léo : Nous avons également participé à une cérémonie maya, ce qui était fascinant, notamment pour découvrir nos signes basés sur notre jour de naissance.
Vous êtes revenus depuis quelques semaines. Qu’est-ce que vous retenez de ce voyage ?
Joanne : C’était une expérience unique que je veux absolument me rappeler. Chaque jour apportait quelque chose de nouveau, et les échanges avec les familles guatémaltèques étaient particulièrement marquants. La nature et la biodiversité du Guatemala m’ont également beaucoup impressionnée.
Léo : Le voyage a dépassé mes attentes. J’avais peur de l’inconfort, mais nous nous sommes bien adaptés. Le groupe était fantastique, et j’ai particulièrement apprécié les moments de partage en soirée où nous discutions de nos expériences de la journée.
Quelles étaient vos attentes avant le départ et ont-elles été satisfaites ?
Joanne : J’espérais que ce voyage serait enrichissant, me permettant de découvrir le Guatemala, sa culture, sa nature, et de parler avec les gens. Mes attentes ont largement été dépassées.
Léo : Je ne m’attendais pas à créer autant de nouvelles amitiés. Les interactions au sein du groupe et les interactions avec les habitants étaient incroyablement riches. Je suis généralement difficile avec la nourriture, mais j’ai tout aimé au Guatemala.
Les accompagnateurs, quant à eux, retiennent du séjour « les sourires et les rires de nos élèves, les longues promenades en bus dans les collines verdoyantes et scintillantes de la forêt pluviale, l’odeur des tortillas et du café maison le matin, la générosité et la gentillesse de nos hôtes à San Lucas Toliman, l’espoir qu’un autre monde est possible. Et aussi, le sentiment de communauté qui s’est instauré dans le groupe. La chance de créer des liens beaucoup plus fort avec certains élèves et l’occasion d’enseigner autrement. »
Un souhait que M. Couture-Brière et Mme Corcuera ont formulé avant le départ était que la rencontre avec la culture et le territoire maya amène les jeunes à s’interroger sur leur vision du monde et à penser à des solutions concrètes aux problématiques environnementales liées à l’agriculture conventionnelle. L’accompagnateur nous a également mentionné: « On invitait également les élèves à réfléchir aux inégalités internationales et aux dynamiques d’exploitation politiques et économiques qui contribuent à perpétuer ces inégalités ».
En somme, ce séjour aura été une expérience unique pour ces jeunes et leurs accompagnateurs, des moments gravés dans les mémoires et une expérience permettant une nouvelle ouverture sur le monde!