David Pilon est le nouveau directeur des études au collégial au Collège Brébeuf depuis juin 2021. Titulaire d’une maîtrise en communication et d’un baccalauréat en sciences humaines et sociales, M. Pilon est actif dans le milieu de l’enseignement collégial depuis 17 ans. Il a également siégé à la Commission de l’enseignement et de la recherche au collégial du Conseil supérieur de l’éducation. Socialement engagé, il a des expériences de gouvernance publique à l’échelle locale et régionale. Nous l’avons rencontré pour qu’il nous parle de lui et des défis qui l’attendent.
Un professeur et un gestionnaire passionné
David Pilon a enseigné 10 ans au cégep de Saint-Laurent en Arts, lettres et communication et plus spécifiquement dans le département de cinéma. « C’est un programme dans lequel j’avais étudié. Je suis resté en contact avec mes enseignants. Ils m’ont sollicité pour un très court remplacement. Je suis entré comme enseignant au collégial en mars 2004. J’ai eu beaucoup de plaisir à enseigner aux étudiants », nous dit- il.
Pendant cette période, M. Pilon ajoute qu’il a également occupé le poste de responsable de programme et de coordonnateur de département. Il a aussi été responsable aux affaires pédagogiques et à l’information dans le syndicat des professeurs du cégep de Saint-Laurent.
Cette expérience lui « a permis de comprendre l’organisation de façon un peu plus large » et d’être recruté comme directeur adjoint au cégep de Saint-Laurent et plus tard au cégep de Granby. Dans ce dernier cégep, il a occupé aussi en intérim la direction des études. « On m’a fait confiance. J’ai beaucoup appris. Mon profil était très utile pour les défis et les enjeux du cégep à ce moment-là. Il y avait un très bel alignement ».
Enfin, le cégep de Saint-Hyacinthe l’a recruté comme directeur des études et de la vie étudiante. Il a occupé ce poste dans ce « gros collège de 4500 étudiants avec une trentaine de départements » presque trois ans jusqu’à sa nomination au Collège Brébeuf.
Un citoyen engagé socialement
Par ailleurs, « je suis quelqu’un qui est engagé depuis presque 25 ans dans ma localité », nous explique David Pilon. « J’ai fondé un OBNL de loisirs pour les camps de jour des enfants l’été dans ma jeune vingtaine. J’ai été conseiller municipal pendant huit ans et dans ma communauté, j’ai fondé des comités de citoyens. Au niveau régional, j’ai occupé des responsabilités en Montérégie. J’ai été président du Forum Jeunesse ».
David Pilon nous explique aussi qu’il a été longtemps impliqué en politique municipale, comme conseiller municipal de la ville de Richelieu et vice-président du conseil intermunicipal de transport Chambly-Richelieu-Carignan. Pour lui « notre contribution ne doit pas être juste individuelle pour l’enrichissement ou l’avancement personnel », mais elle doit servir aux autres.
« Je me reconnais beaucoup dans le projet éducatif [de Brébeuf] de former des hommes et des femmes au service des autres. Cela a été un élément de motivation important. Je me sens capable de porter cet esprit-là ».
– David Pilon, directeur des études
Il tient aussi à « préciser que je ne suis pas un ancien de Brébeuf, mais par ma famille, je suis un produit du Québec dit “traditionnel”, avec ses valeurs de communauté et de solidarité qui rejoignent celles de Brébeuf ».
2021-2022 : une année de transition pour se connaître et travailler ensemble
L’année 2021 va être « une année de transition pour l’équipe », nous dit David Pilon. Il est conscient que son équipe va devoir « s’habituer à un nouveau style et un nouveau mode de gestion ». Il vont se connaître et travailler ensemble. Pour lui, « il faut rester vigilant, indulgent, ouvert, à l’écoute, être ensemble et être attentifs les uns aux autres et compter sur le travail d’équipe ».
Il est très enthousiaste, car depuis son arrivée en juin 2021 au Collège Brébeuf, il voit dans son équipe compétente « des gens engagés et passionnés, des sourires ». Que ce soit le personnel de soutien professionnel ou les enseignants, « c’est très motivant d’être le capitaine d’une équipe aussi mobilisée ».
Des défis pour les prochaines années
« Oui, il y a des défis organisationnels. Il y a de grands souliers à chausser. Mme Maisonneuve [l’ancienne directrice des études] avait une connaissance approfondie des rouages de Brébeuf. Je dois donc m’approprier [les façons de faire au Collège] et réfléchir aussi à la façon dont on travaille ensemble », nous dit David Pilon.
Il précise que cette année est comme la fin d’un cycle : « On a notre rapport d’assurance qualité, on sort de la première année de planification stratégique et l’année prochaine, on va devoir mettre à jour notre plan de réussite. Il y a donc un alignement qui est intéressant ».
En effet, les quatre orientations stratégiques adoptées en juin 2020 vont guider les orientations du collégial pour les années à venir. Cette année va donc lui permettre de bien comprendre l’organisation et de se sentir « plus à l’aise en s’étant approprié les orientations stratégiques. Ma connaissance du milieu après une année ne sera pas parfaite ». Avec son équipe, il va pouvoir élaborer le plan de réussite.
En même temps, il souligne que la réussite se porte bien au Collège Brébeuf. Le défi est que dans un « contexte de hausse de la population étudiante, il y aura plus d’appelés que d’élus ». Il ajoute qu’il « faudra clarifier nos règles d’admission » dans la perception, mais aussi « assurer une représentativité de l’ensemble des programmes d’études ». Il précise que c’est une volonté de la direction générale : « On souhaite que Brébeuf maintienne une diversité de programmes ».
La liberté académique réaffirmée et au premier plan
Enfin, M. Pilon tient à souligner l’importance de la liberté académique dans les deux prochaines années. Il s’intéresse aux travaux de la Commission scientifique et technique indépendante sur la reconnaissance de la liberté académique dans le milieu universitaire qui va déposer un rapport à l’automne 2021.
« Je suis absolument convaincu que l’on est à un moment important en éducation supérieure, considérant le climat social. On a la responsabilité de réaffirmer la liberté académique, de défendre une conception humaniste du débat qui inclut d’avoir des choses à dire ou à entendre, qui ne sont pas nécessairement toujours faciles. On doit le faire avec sensibilité. Il ne reste non pas une, mais des vérités à dire. Il y a des choses qu’on doit être en mesure de nommer », affirme-t-il.
« Avec les dernières années, le passage de Trump dans l’imaginaire occidental a laissé des traces. Des faits alternatifs, ça n’existe pas! Il faut des espaces académiques, de liberté, de parole, où l’on peut débattre ».
– David Pilon, directeur des études
« C’est le sort des démocraties qui est en jeu. Cela a toujours été intimement lié à la liberté de presse et à la liberté de parole. Mais présentement, c’est attaqué de toute part et je pense que l’on a un rôle très important à jouer », conclut-il.