Le département de Lettres du Collège Jean-de-Brébeuf est formé d’une vingtaine de professeur.e.s aux goûts éclectiques, mais uni.e.s par une même vocation : transmettre leur passion de la littérature. Bien évidemment, la maîtrise de la langue orale et écrite est au cœur de leur enseignement, mais ils cherchent surtout à développer la curiosité, la créativité et l’esprit critique de leurs étudiant.e.s par la fréquentation des grandes œuvres classiques et contemporaines.
Mais qui sont les professeur.e.s du département de Lettres?
Pour que vous appreniez à un peu mieux les connaître, ils ont répondu à trois questions du Questionnaire des collégiens.
Héloïse Archambault
Sans doute la seule enseignante de littérature au collégial qui a aussi été capitaine de son équipe de rugby, Héloïse Archambault partage son temps entre l’enseignement de la littérature au Collège Jean-de-Brébeuf (depuis 2010) et la supervision de l’Épreuve uniforme de français (depuis 2015), une façon de conjuguer grammaire et littérature, deux passions développées tout au long de son baccalauréat et de sa maitrise en études littéraires à l’UQAM.
Mathieu Bélisle
Mathieu Bélisle enseigne la littérature au Collège Jean-de-Brébeuf depuis 2003. Il a complété des études de doctorat (U. McGill) et de postdoctorat (U. de Chicago) en littérature française, avec une spécialisation dans l’histoire du roman et de ses rapports avec l’humour et le merveilleux.
Membre du comité de rédaction de la revue L’Inconvénient, il est l’auteur de trois livres : Le drôle de roman. L’oeuvre du rire chez Marcel Aymé, Albert Cohen et Raymond Queneau (Presses de l’Université de Montréal, 2010), Bienvenue au pays de la vie ordinaire (Leméac, 2017) et L’empire invisible. Essai sur la métamorphose de l’Amérique (Leméac, 2020).
Antoine Boisclair
Antoine Boisclair vit à Montréal, où il enseigne la littérature au collège Jean-de-Brébeuf. Il a fait paraître deux recueils de poèmes aux Éditions du Noroit, Solastalgie (2019) et Le bruissement des possibles (2012), ainsi qu’un essai aux Éditions Fides : L’École du regard. Poésie et peinture chez Saint-Denys Garneau, Roland Giguère et Robert Melançon (2009).
Auteur de nombreux comptes rendus critiques, publiés notamment dans Contre-jour et Estuaire, il s’intéresse principalement à la poésie contemporaine et à la littérature québécoise. Il a reçu en 2012 le prix Alain-Grandbois de l’Académie des Lettres du Québec et, en 2009, le prix du Canada de la Fédération canadienne des sciences humaines.
Marie-José Boisvert
Didascalies pirandelliennes
Le personnage aura une chevelure hirsute, de préférence une perruque orangée. Son costume, différent chaque soir, paraîtra suranné, mais s’accordera avec l’impression générale produite par le personnage. Le monologue, à l’air improvisé, laissera parfois le spectateur pantois : l’acteur doit s’assurer de créer l’impression d’une logorrhée dont l’ordre sous-jacent et la cohérence sont entravés par des parenthèses, des allusions sibyllines, par l’intrusion de langues étrangères (in modo che il lessico famigliare non lo sembri più) et par un rire parfois incontrôlé. L’acteur n’a pas à occuper toute la scène. Il suffit qu’il semble s’y déployer grâce à une gestuelle élaborée des bras, et surtout des mains. Cette animation du corps, qui pourra parfois même sembler de l’agitation, sera ponctuée de savants arrêts : les mains devraient alors se trouver dans la position qu’elles auraient si elles tenaient des marionnettes et effectuer de très légères rotations (les 100 tours de Centour peuvent servir d’inspiration). Ce geste vise à suggérer au spectateur, de façon subliminale, qu’il appartient à l’acteur, qu’il est en son pouvoir, au moins pendant quelques heures. Le sentiment d’inquiétude, voire de saine terreur, est à cultiver avec soin chez le spectateur de sorte que l’expérience s’apparente au théâtre de la cruauté. Le public doit sentir que le personnage, vindicatif, exige de lui son attention indivise sous peine de représailles. La représentation sera un succès si le spectateur reste sous l’emprise d’une émotion étrange longtemps après avoir quitté la salle, ce que malheureusement ni les auteurs ni l’acteur ne sauront jamais.
Nicolas Bony
Nicolas Bony enseigne au collège Jean-de-Brébeuf depuis 2006. Après son baccalauréat bidisciplinaire en études françaises et linguistiques, il entreprend un voyage au Brésil qui inspirera son mémoire de maîtrise portant sur l’œuvre de l’écrivain québécois d’origine brésilienne Sergio Kokis.
Dans son enseignement, il aspire à stimuler la curiosité et à faire de la littérature un point d’ancrage pour naviguer à travers l’histoire, les arts, les savoirs et, plus généralement, la pensée humaine. Tout cela sans oublier l’essentiel : une invitation au voyage pour avoir un œil nouveau sur soi, les autres et le monde.
Simon Brousseau
Simon Brousseau est originaire de Québec, où il a vécu plus de vingt ans avant de faire le saut à Montréal.
Titulaire d’un doctorat en études littéraires défendu à l’UQAM en 2015, il se passionne pour la littérature contemporaine, à un tel point qu’il décide un jour d’y apporter sa contribution. Il publie Synapses en 2016, une suite de courts portraits, puis Les fins heureuses en 2018, un recueil de nouvelles aux tonalités douces-amères. Il aime la course à pied, les échecs, le jazz et les balades en poussette avec sa petite fille. Il enseigne la littérature au collège depuis 2016.
Audrey Caissy
Déjà, à la fin du secondaire, je savais que j’étudierais en littérature à l’université. J’avais la certitude que je m’y plairais. Je ne m’étais pas trompée puisque, dès ma première session à l’Université de Montréal, je planifiais étudier la littérature francophone antillaise à la maîtrise, soit deux ans et demi plus tard! Finalement, mon sujet d’étude s’est précisé en cours de route et je remis un mémoire portant sur la représentation de la violence dans la littérature haïtienne.
Parallèlement à la maîtrise, j’ai également étudié en droit et en éducation. Mes études en littérature m’ont ouvert les portes de plusieurs milieux: les communications, l’édition, la télévision et, bien sûr, le monde de l’enseignement.
Brigitte Deslauriers
Du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours été fascinée par l’univers des livres. Après un détour par l’UQAM, où j’ai fait un bac en gestion, je me suis finalement (enfin?) retrouvée au département d’études françaises de l’Université de Montréal, où j’ai rédigé une maîtrise multidisciplinaire en littérature et histoire de l’art.
Lorsque j’ai commencé mon doctorat, j’ai été engagée comme professeure de littérature par le Collège Jean-de-Brébeuf (où j’avais été étudiante), et j’y suis depuis plus de vingt ans. Je ne pensais jamais faire toute ma carrière à Brébeuf, mais je m’y sens chez moi. Mes enfants y ont fait leurs études et j’aime toujours autant le contact avec les étudiants. J’espère leur transmettre un peu de ma passion pour des œuvres aussi diverses que les tragédies antiques, qui m’obsèdent, ou les bandes dessinées de zombies, que j’adore!
Laurence Fredette-Lussier
Fervente partisane du fait qu’on ne fait pas de bonne littérature avec de bons sentiments, Laurence Fredette-Lussier s’inspire de ses études en cinéma et en littérature comparée pour aborder sa matière de façon ludique et interactive.
Qui plus est, son mémoire de maîtrise se penche sur la parodie de textes médiévaux, mettant en valeur sa passion pour les références, les réécritures et l’intertextualité qui jonchent les œuvres d’hier à aujourd’hui. Vulgarisatrice hors pair, elle se targue d’avoir déjà eu des touristes dans sa classe du vendredi après-midi.
Anne Gagnon
Après un baccalauréat en littérature et une maîtrise en histoire, me voilà professeure d’histoire littéraire au collège Jean-de-Brébeuf.
Dans mes cours, les élèves apprennent à lire, à écrire et à explorer leur imaginaire. En compagnie de Marie de France, de Racine, de Barbeau-Lavalette ou de Tremblay, ils réfléchissent, discutent beaucoup, rient souvent, mais, surtout, ils apprennent à se découvrir eux-mêmes afin qu’un jour, ils puissent appliquer cette leçon d’Henry David Thoreau : « Si je ne suis pas moi, qui le sera? »
Rosalie Lessard
Rosalie Lessard est prof, féministe et poète. Son premier recueil de poèmes, À perte de monde, elle le publie à 18 ans, alors qu’elle est elle-même cégépienne.
Étudiante à la maîtrise (UdeM), au printemps 2006, elle remporte le Prix de poésie Radio-Canada pour une suite féministe intersectionnelle intitulée « Petit guide des volcans d’Amérique ». Son enseignement à Brébeuf et sa scolarité doctorale à l’UQÀM l’amèneront à approfondir cet engagement à l’égard des luttes contre les inégalités. L’observatoire (2015), son troisième livre, lui vaudra les prix Émile-Nelligan et Alain-Grandbois.
Cet automne-ci, elle apprivoise l’enseignement à distance et fait paraître quatrième recueil, Les îles Phoenix (Éditions du Noroît). Dans la foulée du mouvement #MeToo, il offre une réflexion sur le trauma, la survivance et la résilience.
Nathalie Loignon
Avant d’avoir trois charmants petits lecteurs dans ma maison, j’ai eu la chance de faire naître quelques livres pour enfants.
Christophe au grand cœur (Éd. Dominique et compagnie, 2000) m’a permis d’être l’heureuse récipiendaire de prix souriants (Henriette-Major et Alvine-Bélisle), en plus d’avoir été finaliste pour quelques autres distinctions (prix Cécile-Gagnon, décerné par l’AEQJ, et prix du livre M. Christie).
Ma participation à de nombreux événements littéraires ici et ailleurs m’a donné l’élan de créer ensuite d’autres titres pour la jeunesse (Du bout des doigts le bout du monde, Songes et mensonges, Chagrine, la série des Polka, De la magie pour grand-maman). Supervisée par Louise Dupré pour mon mémoire de maîtrise, j’ai publié en 2004 le roman qui en a découlé, La Corde à danser.
Depuis, j’enseigne avec joie mon amour de la littérature à mes enfants comme à mes étudiants… De la même manière? Disons que j’essaie de donner à tous l’envie d’aller beaucoup plus loin que les lectures imposées!
Carl Perrault
Contrairement à ce que son nom peut laisser croire, Carl Perrault n’a aucun lien de parenté avec le célèbre auteur de Cendrillon et du Petit Poucet, mais partage la même passion pour la littérature que son quasi-homonyme.
Animateur du Prix littéraire des collégiens à Brébeuf depuis 2005 et membre du comité de coordination provincial du Prix depuis 2011, Carl Perrault a reçu en 2019 un prix Étincelle pour son engagement dans la valorisation de la lecture. Il est aussi coauteur du Guide des procédés d’écriture, ouvrage décoré du Prix du ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur en 2007 pour sa version papier et en 2020 pour sa plateforme d’exercices en ligne.