Natalia Solis est une professionnelle de la colorisation au cinéma, diplômée du DEC Arts, lettres et communication (ALC) du Collège Brébeuf, en 2007. Elle est venue donner une classe de maître au Collège devant des étudiants d’ALC, organisée par Catherine Villeneuve, professeure en communication.
Dans ce cadre, les étudiants ont travaillé à coloriser des plans qu’ils ont filmés dans le cours Cinéma : ateliers de création, en 2e année du tronc commun.
Nous avons rencontré Natalia Solis pour nous parler de son métier et de Brébeuf, ainsi que deux étudiants, Ariane Moreau et Zi Zhuo Tang, pour recueillir leurs impressions après la classe.
Donner les bases en colorisation avec une formation pratique
La classe de maître de Natalia Solis consistait en une courte formation jetant les bases de la colorisation. Ce fut aussi un moment privilégié pour échanger et permettre à une professionnelle de donner des trucs et des astuces sur une technique avancée et incontournable en postproduction (montage) au cinéma.
Pour que cela soit plus concret et mobilisateur, les étudiants ont travaillé à partir des fichiers numériques qu’ils avaient eux-mêmes réalisés. L’objectif était à la fois d’acquérir des notions avancées sur la colorisation et de finaliser leur film en lui donnant un aspect professionnel.
Comme ils travaillaient déjà au montage de leur film avec Adobe Premiere, ils ont pu poursuivre avec ce même logiciel qui permet également de faire de la colorisation.
Ariane Moreau, étudiante en ALC, profil Théâtre, se sent plus « éclairée » sur cette technique artistique. « On a plus de marge de manœuvre », précise-t-elle. Même si elle se destine à être devant la caméra, elle trouve très intéressant d’apprendre « comment filmer, faire du montage ou de la colorisation ».
Quant à Zi Zhuo Tang, étudiant dans le profil Arts visuels et design, il trouve que « l’on a appris beaucoup de choses », même si « l’on n’a pas pu tout voir et maîtriser ». Pour lui, Natalia Solis s’est concentrée sur les points importants. Il a mieux compris ce métier et conclut : « C’est plus que changer la couleur et de rendre cela beau. C’est donner une émotion, transmettre un sentiment ».
Coloriste : un métier artistique et technique
Natalia Solis est coloriste en postproduction audiovisuelle depuis 9 ans. Elle travaille sur « différents projets, que ce soit des films, des séries de fictions ou documentaires », précise-t-elle. Chez Mels depuis un an, elle colorise des projets non fictionnels.
Elle s’assure de corriger les couleurs et la lumière. L’image doit être parfaite et uniforme tout au long du visionnement de l’œuvre. « Le spectateur ne doit pas être gêné par un plan sous-exposé ou surexposé » nous donne-t-elle en exemple.
C’est un travail minutieux qui comporte « beaucoup de corrections, très technique, mais aussi très créatif », nous dit-elle.
Transmettre, répondre aux questions et apporter de l’aide
« L’enseignement m’a toujours intéressée, pas nécessairement pour devenir une enseignante au collégial ou à l’université, mais juste pour transmettre un petit peu de ce que j’ai appris, non seulement dans mon domaine professionnel, mais dans la vie en général », nous dit Natalia Solis avec le sourire.
« Je me souviens quand j’étais jeune à Brébeuf au collégial : c’était une étape intéressante dans la vie, mais confuse. Il fallait décider ce que l’on allait faire à l’université, puis plus tard », nous dit-elle.
C’est pourquoi elle apprécie cette proximité avec les jeunes qui lui permet de répondre à leurs questions et préoccupations spécifiques et propres à leur âge, et apporter de l’aide. Elle aborde également le monde du travail en tant que pigiste afin de les rassurer sur ce type de statut professionnel.
Du théâtre en ALC à la colorisation
Du Collège Brébeuf, en Arts, lettres et communication, profil Théâtre, Natalia Solis conserve de très bons souvenirs : « les gens, les amis, les professeurs et la qualité de l’enseignement ». C’était une période exigeante qui demandait de la rigueur, et « dans le bon sens du terme », précise-t-elle. « Quand on est étudiant, on a peut-être l’impression que les professeurs sont pointilleux. Pourquoi fait-on tout cela? On ne le comprend qu’après », poursuit-elle.
De plus, elle a également apprécié « le volet du bénévolat et de l’aide à la communauté ». Pour elle, « cela en vaut la peine, cela ouvre tout un monde et de nouveaux horizons ».
Même si à l’époque elle « n’avait aucune idée dans quel domaine elle souhaitait travailler », son vif intérêt pour « le théâtre, le cinéma et la télévision » l’a menée après Brébeuf à l’Université de Montréal où elle a obtenu un Baccalauréat en études cinématographiques, en 2011.
« Les études sont faites pour explorer toutes sortes de choses; et après on décide finalement ce que l’on veut faire comme métier », conclut-elle.