Célia Gouin-Arsenault, Amélie Hardy et Frédérique Côté, anciennes étudiantes du programme Arts, lettres et communication (ALC) du Collège Brébeuf ont rencontré fin septembre des étudiants du programme, dans le cadre de la Journée des anciens.

Elles ont parlé de leur carrière, des difficultés rencontrées, de la rigueur et de la persévérance.

Nous avons rencontré ces jeunes professionnelles ainsi que deux étudiants afin de recueillir leurs impressions.

Amélie Hardy, réalisatrice, DEC ALC 2012

De l’UQAM à la réalisation

Après Brébeuf, pendant sa formation de trois ans en cinéma à l’UQAM, elle a « exploré plusieurs métiers créatifs, comme la réalisation, la direction photo et le montage ». Après avoir obtenu son baccalauréat, elle a fait son entrée sur le marché du travail « en montage plutôt qu’en réalisation parce que je trouvais que ça allait me donner de bons outils techniques et de mise en récit », précise-t-elle.

Elle a travaillé pendant près de trois ans sur des courts métrages et en publicité. Cela lui a permis de « bien gagner ma vie tout en explorant beaucoup de médias et d’acquérir de la confiance », nous dit-elle. Son premier court métrage documentaire Train Hopper a remporté le grand prix de la relève Radio-Canada aux Rencontres internationales du documentaire de Montréal.

La qualité des cours, l’ouverture, la richesse et la rigueur

Du Collège Brébeuf, où elle a étudié au profil Médias numériques du programme ALC, elle garde « de très bons souvenirs de la qualité des cours ». Elle était une « élève assez studieuse et très attentive en classe, notamment dans les cours d’histoire de l’art avec Nicolas Mavrikakis » où elle appréciait particulièrement les débats théoriques ou philosophiques. Elle ajoute : « J’avais de bons amis aussi. On apprenait à faire des exercices créatifs tout en s’amusant. »

Pour elle, le DEC ALC ne ferme pas de portes. L’étudiant peut explorer une facette de sa personnalité et s’ouvrir à d’autres domaines, car « on touche un peu à tout. Cela forme ta pensée et ta pratique d’une manière assez générale ». Elle ajoute que cette « formation enrichie et multidisciplinaire est liée aux matières de la formation générale que sont la littérature, l’anglais et la philosophie ».

Elle ajoute retenir la rigueur au travail issue de ses années à Brébeuf. Contrairement à certains préjugés à propos des étudiants en arts, « il fallait approfondir notre réflexion et consacrer beaucoup de temps à nos travaux pratiques », nous dit-elle. C’est vraiment essentiel pour percer dans le milieu, « la discipline de travail est importante », ajoute-t-elle.

Célia Gouin-Arseneault, comédienne, DEC ALC 2016

Du Conservatoire d’art dramatique de Montréal au théâtre et au cinéma

Après le Collège Brébeuf, elle a étudié une année en littérature française à l’Université McGill tout en passant des auditions dans six écoles de théâtre. Elle a été admise au Conservatoire d’art dramatique de Montréal pour une formation de trois ans qu’elle qualifie d’« extrêmement difficile et rigoureuse ». Après son diplôme en 2019, elle a rapidement travaillé au théâtre, au cinéma et comme doubleuse.

Elle s’est fait remarquer notamment en jouant dans Les Louves à l’Espace GO dans une mise en scène de Solène Paré et dans la série Les petits rois réalisée par Julien Hurteau. Aimant les projets variés et passionnée de littérature, elle est chroniqueuse à l’émission Plus on est de fous, plus on lit sur ICI Première.

Les amitiés renforcées, le projet d’intégration formateur et la rigueur dans les cours de théâtre

Elle a beaucoup aimé son expérience au Collège Brébeuf. « Je trouve que les projets que l’on nous présente sont vraiment stimulants. On apprend énormément ». Et en plus « j’ai forgé des amitiés vraiment précieuses. C’est important dans mon parcours personnel », dit-elle avec le sourire. De ses cours de théâtre, elle a appris la rigueur en travaillant simultanément sur plusieurs projets.

De plus, la réalisation du court métrage et les projets en télévision lui ont permis de comprendre rapidement ce qu’est un plateau de tournage et d’identifier le rôle de chaque personne.

Pour elle, si un jeune « aime les arts et s’y intéresse, sans toutefois avoir encore trouvé sa vocation », il ne doit pas trop hésiter à suivre la formation en ALC à Brébeuf. Elle conclut : « Quand tu as la chance de pouvoir travailler dans un domaine qui te passionne, c’est le plus beau cadeau que tu puisses t’offrir! »

Frédérique Côté, assistante-réalisatrice en télévision et auteure, DEC ALC 2012

D’une maîtrise en création littéraire à la télévision et à l’écriture

Alors qu’elle étudiait dans le profil Théâtre au Collège Brébeuf, Frédérique Côté pensait poursuivre en télévision à l’université. Mais les cours de français avec Brigitte Deslauriers et Nathalie Loignon l’on fait changer d’avis. Tout de suite après le Collège Brébeuf, elle est donc allée étudier en littérature française à l’Université McGill.

Elle a complété sa maîtrise en création littéraire en 2018. Assistante-réalisatrice dans le domaine de la télévision pour des projets documentaires, elle est aussi l’auteure d’un premier roman, Flibuste, très bien accueilli par la critique.

Les coulisses du théâtre, les caméras, le mentor et l’ouverture

Du Collège, elle se souvient des coulisses pendant la production finale d’une pièce de théâtre et des longues heures avant d’entrer sur scène à attendre avec ses camarades. Elle précise avec enthousiasme : « Le professeur nous faisait faire comme si c’était vraiment une pièce professionnelle. C’était le fun de vivre l’expérience! »

Le projet d’intégration l’a beaucoup marquée. Elle appréciait particulièrement « les moments où ils nous ont fait sortir à l’extérieur avec des caméras », nous dit-elle.  Elle aimait aussi être supervisée par un mentor qui avait de l’expérience. Tout cela lui a servi quand elle a commencé à travailler l’été en télévision durant ses études universitaires.

Elle conseille la formation en ALC à tout étudiant qui souhaite élargir le plus possible ses horizons et se laisser surprendre par les cours, comme elle l’a été avec ceux en littérature. Son seul regret est de ne pas avoir passé de temps en salle de montage, nous dit-elle avec nostalgie. C’est une compétence qu’elle aurait pu acquérir au Collège.

Trois jeunes professionnelles inspirantes et proches des étudiants

Zi Zhuo Tang, étudiant en ALC dans le profil Arts visuels et design, et Lili Francke-Robitaille, étudiante dans le profil Théâtre, jeu et création, ont répondu à nos questions.

Zi Zhuo Tang a particulièrement apprécié la proximité entre les élèves et les anciennes. Pour lui, elles entament leur carrière professionnelle et « elles apprennent encore ». Leurs souvenirs du Collège sont encore très vivants. Il peut s’identifier et se projeter plus facilement.

Lili Francke-Robitaille a aimé que l’on « parle des vraies choses » du métier. Même si certaines difficultés ont été abordées, cela n’a pas altéré sa détermination à travailler dans le milieu des arts. Elle a retenu que la confiance en soi est primordiale. Il faut savoir accepter rapidement que « l’on ne sera pas toujours choisi » et que cela fait partie de la vie professionnelle. « Cela donne le goût de persévérer et pas seulement dans le monde des arts mais dans la vie en général », nous dit-elle.

Nos deux étudiants ont également retenu qu’il faut faire preuve de rigueur dans tout ce que l’on entreprend. Zi Zhuo Tang a noté « l’importance de l’éducation et qu’il faut continuellement travailler fort ». Pour Lili Francke-Robitaille, il ne faut pas attendre que les choses arrivent de l’extérieur. « Il faut se lancer dans des projets par soi-même, créer et aller de l’avant », nous dit-elle.

Zi Zhuo ajoute qu’il a particulièrement apprécié que les anciennes abordent la découverte personnelle, la créativité dans l’art et les différents moyens d’expression possibles dans chacun des domaines abordés.

Enfin, il a été marqué par l’importance du réseau que l’on se constitue tout au long de notre formation et notre vie professionnelle. « Il ne faut pas avoir peur de cogner aux portes et montrer ce que l’on fait et souhaite faire », de conclure celui-ci.

La Journée des anciens d’ALC était animée par Nicolas Mavrikakis, professeur en histoire de l’art au Collège. Elle s’est déroulée le 30 septembre dans la salle Jacques-Maurice du Collège Brébeuf.