Comme professeur de cinéma, dans le programme Arts, lettres et communication, mes étudiants me posent souvent la question : « Quels sont vos films québécois préférés? » C’est toujours un choix difficile à faire. Mais je me suis lancée.

Je vous propose donc une sélection de mes 10 films préférés du répertoire québécois qu’il faut voir et revoir… Que l’on soit étudiant ou pas.

Entre le cinéma très commercial et le cinéma d’auteur plus hermétique, le cinéma québécois propose des œuvres beaucoup plus diversifiées qu’on ne le croit trop souvent. Par ordre chronologique, voici ma sélection de films et les raisons de mes choix.

Catherine Villeneuve, professeure de cinéma au Collège Brébeuf dans le programme ALC.

Pour la suite du monde, Michel Brault et Pierre Perrault, 1962

Pour découvrir une pratique ancestrale de L’Isle-aux-Coudres, la pêche aux marsouins, et pour comprendre le cinéma direct, la grande innovation québécoise dans l’histoire mondiale du cinéma documentaire.


Le Chat dans le sac, Gilles Groulx, 1964

Pour comprendre la grande influence du cinéma direct et de la nouvelle vague française sur notre cinéma et pour la musique originale de John Coltrane composée pour ce film qui parle d’une rupture amoureuse.


Deux femmes en or, Claude Fournier, 1971

Pour découvrir le star-system québécois des années 1960-1970, d’Yvon Deschamps, à Jeannine Sutto en passant par le syndicaliste Michel Chartrand : tout ce que le Québec comptait de vedettes se trouve dans ce film qui ose aborder la question de la libération de la femme dans une comédie légère qui se moque de la vie de banlieue.

En savoir plus sur le site web Films du Québec.


Les Ordres, Michel Brault, 1974

Pour un regard différent sur la Crise d’octobre 1970 au cours de laquelle des centaines de Québécois et de Québécoises ont été arrêtés de manière arbitraire et sans motifs valables et pour admirer la performance de Jean Lapointe, Hélène Loiselle, Louise Forestier, Claude Gauthier et Guy Provost qui ont interprété avec brio des victimes innocentes de cette crise politique.


Un zoo la nuit, Jean-Claude Lauzon, 1987

Pour découvrir le grand talent d’un réalisateur prometteur qui est décédé trop jeune et pour comprendre la complexité d’une relation père-fils, relation trop peu souvent dépeinte dans notre cinéma.

En savoir plus sur le site d’Éléphant, mémoire du cinéma québécois.


Le Confessionnal, Robert Lepage, 1995

Pour constater la polyvalence de Robert Lepage, metteur en scène mondialement connu, et pour apprécier les énormes transformations que le Québec a connues entre la Grande noirceur et les années 1990.

En savoir plus sur le site web Films du Québec.


Emporte-moi, Léa Pool, 1999

Pour découvrir le grand talent de la toute jeune Karine Vanasse dirigée par l’une de nos grandes réalisatrices, Léa Pool, et pour les nombreux clins d’œil au film Vivre sa vie de Jean-Luc Godard.


C.R.A.Z.Y, Jean-Marc Vallée, 2005

Pour l’histoire de Zachary, un jeune homme qui se cherche dans un Québec en pleine Révolution tranquille et pour la trame sonore, judicieusement choisie par Jean-Marc Vallée, qui nous transporte de Charles Aznavour à David Bowie en passant par Robert Charlebois.


Nuit #1, Anne Émond, 2011

Pour un regard cru et audacieux sur l’amour, l’intimité et la sexualité au début du XXIe siècle et pour la réalisation « coup de poing » d’une jeune réalisatrice prometteuse.


Tu dors Nicole, Stéphane Lafleur, 2014

Pour la magnifique direction photo de Sara Mishara, une ancienne d’ALC Brébeuf, pour la trame sonore « électro-rétro-futuriste » qui nous transporte dans l’univers d’une insomniaque et pour le personnage improbable de Martin, un garçon de huit ans qui a déjà une voix d’homme.