Cette année, trois étudiants et étudiantes du collège Brébeuf ont été honoré.es dans le cadre du Concours Philosopher. Sur les dix lauréats, trois sont issus du collège. Reda Hessi (tuteur : Gabriel Malenfant) a obtenu la première place : son texte sera publié dans le journal Le Devoir au cours des prochaines semaines. Il a également reçu un prix en argent. Louise Acheraiou (tuteur : Martin Desrosiers) et Christopher Gudas-Cantin (tuteur : Éric Riendeau-Fontaine) ont, respectivement, obtenu les troisième et quatrième places. Nous avons rencontré quelques professeurs du département de philosophie afin d’en savoir plus sur le concours et les initiatives déployées par ces derniers pour accompagner les étudiant.es.
Créé en 1988 au Collège Montmorency par Pierre Cohen-Bacrie, alors professeur de philosophie, le Concours Philosopher relève maintenant de la direction du Comité des enseignantes et des enseignants de philosophie du collège hôte de l’édition. De portée provinciale, l’événement s’adresse à l’ensemble du réseau collégial autant privé que public, francophone comme anglophone.
Tous les deux ans, un nouvel établissement d’enseignement collégial accueille le concours. Non seulement agit-il à titre d’hôte du gala de remise de prix, mais c’est aussi lui qui, à travers le Comité, formule la question à laquelle les participant.es devront répondre. Le concept est simple : la question est lancée lors de la Journée mondiale de la philosophie, et les participant.es doivent y répondre sous la forme d’un texte avant la fin du mois de mai. Le Concours Philosopher est le plus ancien concours de philosophie au Québec et, depuis plusieurs années, Le Devoir publie le texte du gagnant ou de la gagnante dans ses pages.
Ma victoire avec les étudiants et les étudiantes, c’est d’avoir philosophé avec eux à l’extérieur des cours.
ÉRIC RIENDEAU-FONTAINE, PROFESSEUR DE PHILOSOPHIE
Martine Delvaux était la présidente d’honneur de l’édition de cette année et la question était L’avenir est-il « Woke »? Près de 20 Cégep et Collèges ont participé au concours et plus d’une centaine de textes ont été soumis. Le Collège a, pour sa part, accueilli les éditions 2019-2021 et c’est Éric Riendeau-Fontaine qui en était responsable. Ce changement de garde biannuel permet à chaque collège de donner sa couleur au concours. Depuis que le concours existe, Brébeuf a toujours compté au moins un finaliste, ce qui est vraiment remarquable.
Chaque professeur qui prend part à l’aventure décide de l’investissement qu’il souhaite y consacrer. Il peut être le tuteur d’un élève, s’impliquer dans les rondes de corrections à l’échelle nationale, rédiger un billet, produire une capsule ou enregistrer une conférence. L’accompagnement offert par les tuteurs peut prendre plusieurs formes virtuelles ou présentielles : un document d’accompagnement créé spécialement pour chaque édition, des suggestions de lectures, de l’aide apportée aux participant.es sur le plan de la problématisation, ainsi qu’en les accompagnant par de bonnes références, savamment utilisées.
Il y a souvent une idée de départ puis, au fil du processus, on les aide à faire le ménage dans leurs idées et à préciser sous quel angle ils vont aborder la question.
Gabriel Malenfant, professeur de Philosophie
Au Collège, un projet pilote de « Club de philo » a vu le jour l’année dernière. Anastassia Depauld et Azadeh Radbooei, deux professeures du département de philosophie, ont créé un groupe Teams pour les étudiant.es intéressé.es à participer au concours. Elles ont organisé des activités comme un café philo et des séances de rédaction. Les échanges se font souvent autour des questions du concours afin d’offrir un endroit aux étudiant.es participant.es un espace où échanger. Ces rencontres permettent de rendre l’expérience plus vivante et de motiver les participant.es à amorcer l’écriture de leur texte. Des conférences sont également offertes par des professeurs du Collège et offrent la possibilité de discuter et d’approfondir la réflexion sur le sujet de l’année.
Pour Anastassia Depauld : « L’idée du groupe est venue du fait qu’on a des étudiant.es qui aiment la philosophie et qui veulent participer au concours, mais que celui-ci peut rapidement engendrer un certain isolement. On s’est dit que le concours serait un bon prétexte pour rassembler des étudiant.es qui aiment la philo et leur permettre de partager cette expérience. Cela a eu l’effet escompté. On a vraiment eu une belle participation. Mais plus important, évidemment, c’est que l’on a créé une communauté de passionné.es de philo. »
L’année prochaine, le Cégep du Vieux Montréal accueillera à nouveau le concours. Marc Séguin sera président d’honneur et la question sera À quoi l’amour engage-t-il?
>>> Envie de philosopher à travers un balado? Découvrez « Une idée derrière la tête », un balado créé par Martin Desrosiers et Gabriel Malenfant, tous deux professeurs de philosophie au Collège.