Le succès du court métrage d’animation « Hair Love » de Matthew A. Cherry aux Oscars a montré que cette catégorie de films est bien vivante.

Dans mes cours, j’utilise l’animation comme matériel pour mes étudiants. J’y montre la diversité et la richesse de ce type de court métrage, ainsi que les techniques utilisées dans leur conception, entre autres les images de synthèse, l’animation en volume avec des objets en 3D ou 2D et le dessin animé.

Je tiens à vous partager une sélection de 10 d’entre eux. Et je ne vous cache pas que le choix a été difficile…

Attention, certaines animations sont pour un public averti!

Suzanne Roy, professeure de communication dans le programme Arts, lettres et communication

For the birds, Pixar

Ce géant de l’animation n’est plus à présenter. Juste avec ce studio, j’aurai pu établir une liste de 10 films à voir.

For the birds est un petit bijou, tant pour le thème du rejet, l’humour utilisé, que par la stratégie adoptée pour créer les dialogues sans paroles.

En effet, ici, le son est remplacé par de simples bruits de jouets. Cependant, leur utilisation est originale. Nous comprenons sans la moindre difficulté la personnalité et les émotions des personnages. Il s’agit donc d’un petit régal à voir et à entendre.


La révolution des crabes, Arthur de Pins

Cet animateur, découvert comme coréalisateur de Zombillénium (2017), a le don de surprendre.

Il aborde notamment des thèmes originaux comme la métamorphose d’un homme en une femme dans le court métrage Géraldine, mais aussi il utilise une esthétique particulière avec La révolution des crabes.

Contrairement à ses autres films, la couleur a été ici délaissée pour des lignes tremblantes en noir et blanc. Dans cette animation, prix du public au Festival international du film d’animation d’Annecy, les crabes nous offrent une très belle leçon et surtout quelques rires!


Le Merle, Norman McLaren

On ne présente plus Norman McLaren, l’animateur le plus reconnu de notre patrimoine canadien. Les courts métrages Pas de deux ou Les voisins sont souvent ses animations les plus visionnées. Mais pour ma part, il me plaît de faire découvrir Le Merle à mes étudiants, tant pour le côté simpliste (animations de lignes, fond fluide) que pour la façon dont l’ensemble soutient cette chanson de notre patrimoine.

Ne vous laissez pas prendre par les petites lignes de départ, le tout donne une œuvre magnifiquement complexe et magnifique à regarder.


Animator vs Animation, Alan Becker

Mes étudiants aiment bien voir cette animation en début de session, surtout quand ils apprennent les bases d’Adobe Animate.

Il s’agit d’un personnage créé dans l’interface de ce logiciel qui se révolte contre son créateur, avant de le combattre à partir des différents outils vus en classe.

La fin est trop facile, certes, mais la technique est bien maîtrisée. Il y a plusieurs épisodes, si on en veut davantage.


Big Buck Bunny, Blender

Cette animation libre voulait d’abord démontrer la puissance du logiciel 3D Blender complètement open source.

Si leur premier essai (Elephants dream) était techniquement réussi, l’histoire était loin d’être inoubliable. Avec Big Buck Bunny, c’est différent.

Ce court métrage est plein d’humour avec quelques clins d’œil au studio Pixar, notamment avec l’oiseau ressemblant à ceux de For the birds, et à Rambo. Je peux dire qu’ils ont réussi à créer un petit bijou d’animation.


ASDF Movie

Mes étudiants adorent cette petite série qui représente si bien l’humour absurde.

L’esthétique est simple et l’animation reste minimaliste. Mais ces petits fragments d’histoire, se recoupant à l’occasion, permettent de mieux comprendre le rythme d’un film d’animation.

C’est-à-dire qu’en très peu de temps, on doit boucler la séquence et repartir sur une autre. C’est d’ailleurs un exercice très intéressant à faire dans un cours d’animation.


Vincent, Tim Burton

Le premier court métrage d’animation de Tim Burton démontre déjà tout le talent et le potentiel de son créateur. Son esthétique particulière est déjà bien établie, même si ce film date de 1982.

Cette animation est à voir en version originale en anglais pour entendre la magnifique voix du narrateur Vincent Price.


La faim, Peter Foldès

Cette animation n’a rien d’une partie de plaisir. Ici, la technique des interpolations, métamorphose des lignes effectuées par ordinateur, est un peu dépassée. Mais le thème de la surconsommation reste toujours d’actualité.

La musique répétitive et les couleurs agressantes participent au stress d’arriver à la fin de ce court film fort dérangeant.


Le chapeau, Michèle Cournoyer

Cette animation à l’encre noire se base sur la réminiscence d’une agression sexuelle. Ce n’est pas pour tout public, mais la technique à la fois efficace et très visuelle supporte le propos.


I love death, Lodger

Malgré l’esthétique des petits pictogrammes, ne soyez pas dupe du sujet de ce court film d’animation. Il a été créé à la base pour illustrer la chanson du groupe.

Le film débute sur une scène violente pour un public averti. Mais cette animation 2D utilise différentes stratégies fort intéressantes, notamment dans l’utilisation de l’espace et dans l’utilisation des cadres.